National League : le point à mi-saison | Suisse – Hockey sur glace

Le classement de la plus haute division suisse est à la fin de l’année 2022 dominé par deux équipes romandes à savoir Genève-Servette et une surprenante équipe de Bienne tandis que Zurich (qui a congédié son coach Rikard Grönborg pour le remplacer par Mark Crawford) complète le podium. Rapperswil-Jona qui continue d’étonner, Berne qui confirme son retour au premier plan, Davos et Fribourg-Gottéron (avec un gardien inattendu) devraient se disputer les autres places dans le top-6, rangs directement qualificatifs pour les quarts de finales. Plus loin dans le classement, la lutte devrait faire rage pour les places 7 à 10 qualificatives pour les pré-playoffs. Seuls 8 points séparent le 8e (Kloten) du 13e (Lausanne). Les déceptions Zoug, Lugano et Lausanne disposent d’une vingtaine de matchs pour se replacer et sauver leur saison tandis que les surprises Kloten et Langnau tenteront d’obtenir un accessit pour les séries. Enfin, décroché au classement, Ajoie (14e) doit d’ores et déjà se préparer à lutter contre la relégation.

 

0,0667 ou 66,67% comme le pourcentage de victoires de Julien Vauclair pour son retour à la tête du HC Ajoie (2 victoires en 3 matchs). Après 13 défaites de rang, le General Manager des Jurassiens a dû se résoudre à se séparer de Filip Pešán, tout en assumant ses responsabilités « C’est moi qui avais amené les candidats et c’est moi qui avais mis Filip (Pešán) en haut de la liste donc c’est clair que je suis entièrement responsable de cet échec ». Moribonds sur la fin de l’ère Pešán, les Ajoulots ont relevé la tête pour terminer l’année 2022 en passant près d’un retour gagnant face à Kloten puis battant Ambrì-Piotta (5-3 après avoir été rejoints à trois reprises au score) puis de pâles Lausannois (2-1 à la Vaudoise Aréna) en back-to-back. D’ores et déjà quasi-condamnés à la dernière place (11 points de retard sur le 13e et 14 points de retard sur la 10e place qualificative pour les pré-playoffs), les Jurassiens semblent avoir retrouvé un peu de plaisir à jouer et devront rester mobilisés a minima pour jouer un play-out face au 13e de National League voire un barrage de promotion/relégation face au champion de Swiss League qui sera au bénéfice d’une dynamique positive.
Le classement : Ajoie est 14e avec 26 points en 33 matchs

 

0,8839 ou 88,39% comme le pourcentage d’arrêts de Leonardo Genoni (accompagné d’une moyenne de 3,14 buts encaissés en moyenne par rencontre). Le gardien (en photo ci-contre), double champion en titre (et sept fois titré en carrière) affiche des statistiques indignes de son rang, lui qui n’était jamais descendu sous les 91,3% en carrière en National League (c’était en 2012-13 avec Davos). À l’image de son portier, le EV Zoug vit une saison difficile et fonctionne au mieux sur courant alternatif. Le 25 octobre, après avoir été humilié aux Vernets 6 à 1 face à Genève-Servette, Zoug affiche un bilan négatif (7 victoires pour 8 défaites) et semble très loin du niveau attendu d’un favori au titre. Interrogé par MySports après la rencontre face aux Grenats sur ce qui doit changer à Zoug, le coach norvégien Dan Tangnes, lucide, déclara : « Absolument tout doit changer. Nous avons pris des raccourcis, nous trichons depuis le début de saison. Parfois nous entrevoyons du talent (…). Aujourd’hui nous ne sommes pas une équipe, nous ne sommes pas connectés comme un collectif, nous sommes lents dans nos prises de décisions…tout doit être meilleur. (…) Mais c’est sérieux, nous sommes dans une situation délicate et il sera intéressant de voir qui se lèvera pour nous ». L’EVZ a connu une période de mieux avec 5 victoires de rang début novembre – correspondant notamment au retour de Grégory Hoffmann, Jan Kovář et Dario Simion sur la même ligne – avant de retomber dans ses travers en cédant à 8 reprises lors des 10 dernières rencontres (dont 5 défaites d’affilée) pour boucler l’année. Sixième attaque mais seulement treizième défense, Zoug est trop permissif, notamment en infériorité numérique (14e avec 70,4% d’efficacité). Les champions en titre restent une équipe dominante (leader au %CorsiFor) mais peu chanceuse (dernière au PDO avec 96,7). Malgré ces résultats décevants (si on met de côté le fait que Zoug est qualifié pour les demi-finales de CHL), le coach Tangnes ne semble pas menacé, au contraire, il a vu son contrat prolongé jusqu’en 2026.
Le classement : Zoug est 9e avec 43 points en 30 matchs

 

1,267 comme la moyenne de point par match de Lugano, actuel 12e du classement, très loin des pronostics d’avant-saison qui positionnaient les Tessinois dans le haut de tableau. Ainsi, Luca Gianinazzi, intronisé coach après 8 rencontres fait à peine mieux (1,31 point/match) que son prédécesseur Chris McSorley (1,13 point/match). Pourtant, une série de 4 victoires de rang au cours du mois de novembre (dont une très convaincante à domicile face à Berne) laissait entrevoir le retour de Lugano. Hélas, cette éclaircie ne sera que de courte durée, les Luganais faisant de nouveau rapidement preuve d’inconstance à l’image de leurs gros canons Markus Granlund (27 points mais différentiel de -5), Brett Connolly (27 points mais un +/- de seulement +1), Mark Arcobello (19 points et un +/- de -5) ou encore le gardien Mikko Koskinen, en deçà de la moyenne de la National League en termes de buts encaissés (2,78 contre 2,59) ou de pourcentage d’arrêts (90,8% contre 91,5%).
Le classement : Lugano est 12e avec 38 points en 30 matchs

 

2 comme le chiffre contenu dans H2O, le surnom de la ligne du HC Bienne Fabio Hofer – Gaëtan Haas – Jesper Olofsson, peut-être le meilleur trio du championnat. L’Autrichien à licence suisse Hofer (en photo ci-contre) est actuellement le top-scorer de l’équipe avec 30 points (dont 11 buts) en 32 rencontres et devrait surpasser son meilleur total en carrière (31 points en 2020-21 avec le HCB). Décevant offensivement la saison passée pour son retour en Suisse (après deux passés à Edmonton), le capitaine Haas reverdit et retrouve le chemin des filets (9 buts soit déjà 3 de plus que la saison écoulée). Enfin, Olofsson débarquait en début de saison à Bienne avec la réputation de fort attaquant pour petites équipes. Avec 27 points en 28 matchs, le Suédois montre qu’il est capable de performer dans une équipe de haut de tableau. Dans le sillage de sa première ligne, c’est tout HC Bienne qui performe au-delà des attentes (2e attaque, 4e défense, 1e au PDO) au point de tenir le rythme de Genève-Servette, avec notamment une série de 10 victoires de rang entre le 7 octobre et le 4 novembre. Après avoir connu un creux en novembre (4 défaites consécutives), Bienne a repris sa marche en avant, bouclant l’année avec 7 victoires lors des 10 derniers matchs. Et sans la défaite concédée en prolongations le 23 décembre lors du derby face à Berne, le HCB aurait même pu profiter du coup de mou Genevois pour s’emparer seul de la première place du classement.
Le classement : Bienne est 2e avec 65 points en 32 matchs (différence de buts : +30)

 

2,03 c’est la moyenne de buts encaissées par le gardien fribourgeois Connor Hughes, faisant de lui le leader de la National League pour cette statistique. Propulsé titulaire un soir d’octobre pour palier à la blessure de l’habituel titulaire Reto Berra, l’intérim d’un jour s’est transformé en remplacement de longue durée (Berra étant absent de longs mois pour soigner une hernie discale), la faute à l’absence d’alternatives sur le marché…et grâce aux performances de Hughes. Le natif de London en Ontario – qui possède la double nationalité Canadienne et Suisse – a su saisir la chance qui s’est présentée à lui. Avec 22 matchs au compteur, il a ainsi joué plus de rencontres cette saison que depuis le depuis le début de sa carrière en première division (18). Et si les performances de Hughes sont une aubaine pour Fribourg-Gottéron – en lui permettant de rester au contact des playoffs – elles sont également devenues une malédiction puisque la valeur du gardien sur le marché a grimpé en flèche au point que les Dragons n’ont plus les moyens de le conserver. Ainsi, Hughes, qui a fêté sa première sélection avec la Nati en décembre, gardera la cage de Lausanne pour les deux saisons à venir. Et si Gottéron déçoit cette saison, c’est surtout à cause de son attaque anémique (les Dragons ne sont que la 11e attaque) symbolisée par les résultats décevants de ses fers de lance étrangers : Janne Kuokkanen ne compte que 20 points, David Desharnais 19, Viktor Rask 8 (en 14 matchs) et seulement 4 pour Marcus Sörensen (en 14 matchs). Le GM/coach Christian Dubé tente de provoquer une étincelle en imposant un tournus à ses imports et en brassant ses lignes à chaque rencontre, mais il semble à cours de solutions…au point de tancer ses joueurs dans la presse (Blick) après une défaite à Bienne « L’équipe est satisfaite de ce qu’elle a réalisé l’année passée. On n’a pas le couteau entre les dents. Pourquoi cela a fonctionné lors du dernier championnat ? Car les gars s’étaient fait ramasser comme des gamins en playoffs la saison précédente. Ils avaient envie de prouver quelque chose. (…) Si tes meilleurs joueurs ne se comportent pas comme tes meilleurs joueurs, tu n’auras aucun succès. (…) En tant que coach, tu espères que les gars seront assez fiers pour aligner deux bons matches de suite. Mais on triche. C’est simple. Tu ne peux pas gagner quand tu triches ». Dubé aurait-il trouvé la bonne méthode ? En tous cas, Gottéron a conclu l’année 2022 par trois succès probants : un festival offensif face à Lugano (7-4), puis un back-to-back victorieux à Zurich (1-2) puis à domicile face au leader Genève-Servette (2-1).
Le classement : Fribourg-Gottéron est 7e avec 49 points en 29 matchs

 

8 comme la place actuelle au classement de Kloten. Le néo-promu est assurément l’une des belles surprises de cette première moitié de saison et peut même rêver aux joies des séries pour son retour au plus haut niveau (après 4 ans de purgatoire en Swiss League). Après un premier mois de compétition difficile (seulement 3 victoires en 12 matchs) et quelques raclées subies (7-0 à Davos le 23 septembre, 9-1 4 jours plus tard à Fribourg ou encore 0-6 face à Ambrì-Piotta), l’EHCK a trouvé la bonne carburation et présente depuis un bilan positif (12 victoires et 8 défaites depuis le 18 octobre), porté notamment par les performances de ses attaquants étrangers : 20 points pour Arttu Ruotsalainen, 25 pour Miro Aaltonen et 30 pour Jonathan Ang (en photo ci-contre). Ce dernier est une belle trouvaille pour les Aviateurs (en plus d’être une machine à highlights) : après avoir martyrisé les gardiens à l’échelon inférieur pendant un an et demi avec Thurgovie (76 points dont 31 buts en 62 matchs), Ang continue de faire parler sa pointe de vitesse et sa technique de patinage parmi l’élite (15 buts en 32 rencontres) au contraire de son coéquipier Eric Faille (1,5 point en moyenne par match en 3 saisons de Swiss League) plus en difficulté en National League (15 points en 32 matchs).
Le classement : Kloten est 8e avec 45 points en 32 matchs

 

14 c’est le nombre de victoires acquises par Langnau depuis le début de la saison (en 32 matchs), un total déjà supérieur à ceux des deux saisons précédentes…dans leur intégralité (10 victoires en 52 matchs en 2020/21 et 11 victoires en 50 matchs en 2021/22). Les Tigres présentent des similitudes avec Kloten. Eux aussi ont vécu un début de saison compliqué (3 victoires après 10 rencontres) avant d’équilibrer leur bilan (11 victoires et autant de défaites depuis). Condamnés par avance aux deux dernières places par les suiveurs du hockey helvétique dans les pronostics d’avant-saison, Langnau surprend et pointe actuellement à la 11e place du classement, à égalité de points avec la 10e position (occupée par Ambrì-Piotta) synonyme de qualification pour les pré-playoffs. Comme Kloten, les Emmentalois dépendent du rendement de leurs étrangers… qui occupent les six premières places au classement des marqueurs de l’équipe. Parmi eux, signalons les excellentes performances de Marc Michaelis (11 buts et 17 assistances en 32 rencontres). L’international allemand (en photo ci-contre), peu référencé à comparer de ses coéquipiers Harri Pesonen ou encore Sami Lepistö, est à la fin 2022 le top-scorer le Langnau et le 12e compteur de la National League.
Le classement : Langnau est 11e avec 40 points en 32 matchs (différence de buts : -16)

 

18 comme le nombre de buts marqués par Tyler Moy (Rapperswil-Jona), ce qui fait de lui le deuxième buteur du championnat derrière les 19 unités du Genevois Teemu Hartkainen. Arrivé juste avant le début de saison dans le canton de Saint-Gall en provenance de Genève-Servette, où il risquait d’être limité la portion congrue au regard de l’effectif grenat, l’Américano-Suisse est l’une des belles histoires de cette première partie d’exercice. Pourtant, il ne garde aucune rancune à l’encontre de son précédent club comme il l’a confié au Blick en novembre : « (…) à Genève, mon avenir était totalement bouché. C’était vraiment du win-win. J’ai apprécié toute ce processus, car j’ai vu que Genève ne cherchait que mon bien. Je leur en suis d’ailleurs reconnaissant ». Ce qui n’a pas empêché Moy (en photo ci-contre) de tourmenter ses anciens coéquipiers en leur inscrivant déjà 3 buts dont un décisif en overtime le 29 novembre dernier. Le plus souvent aligné avec Jordan Schroeder et Gian-Marco Wetter mais également avec la vedette Roman Červenka sur le powerplay, Moy délivre le meilleur hockey de sa carrière et avec 31 points a déjà dépassés ses plus hauts totaux en carrière (24 points par deux fois en 2020/21 et 2021/22 avec Servette). Non content de retrouver l’équipe nationale (il a été sélectionné par Patrick Fischer pour les Swiss Ice Hockey Games de Fribourg), Moy contribue à la nouvelle belle saison de Rapperswil-Jona qui n’en finit plus d’étonner : 4e du classement à fin 2022, le tout en jouant le plus souvent à 5 étrangers (Nicklas Jensen est blessé depuis de longs mois) et même à 4 en novembre avec l’absence de Červenka.
Le classement : Rapperswil-Jona est 4e avec 52 points en 32 matchs

 

19 comme le nombre de points d’Alexandre Texier (5 buts et 14 mentions d’assistance en 24 rencontres) avec les ZSC Lions. Le Grenoblois n’est « que » le 6e marqueur de Zurich au sein d’un effectif très dense qui comprend 5 joueurs entre 20 et 25 points. Meilleure défense de la National League (2,20 buts encaissés par match) derrière un Šimon Hrubec impressionnant (leader en termes d’efficacité avec 93,4% pour 2,07 buts encaissés par match), Zurich ne baronne pourtant pas encore au classement (3e avec 9 points de retard sur Genève et Bienne mais avec 2 matchs de moins). Après une fin d’année cahin-caha marquée par 5 défaites lors des 10 dernières sorties, les dirigeants Zurichois ont décidé de trancher dans le vif en se séparant plus tôt que prévu du coach Suédois Rikard Grönborg (qui devait rejoindre Tappara Tampere la saison prochaine) et de ses assistants Peter Popovic et Johan Andersson. Et c’est une vieille connaissance des ZSC qui le remplacera derrière le banc puisque c’est le Canadien Marc Crawford qui retrouvera un club dans lequel il avait déjà officié entre 2012 et 2016 (avec un titre national en 2014 et une Coupe en 2016).
Le classement : Zurich est 3e avec 56 points en 30 matchs

 

26’06’’ c’est le temps de jeu moyen d’Henrik Tömmernes (en photo ci-contre). Le défenseur Suédois de Genève-Servette est bien entendu le large leader dans cette catégorie avec plus 1 minute de plus passée sur la glace que le deuxième (qui est un autre défenseur suédois : Tim Heed d’Ambrì-Piotta avec 24’55’’). Dans le détail, Tömmernes est utilisé dans toutes les configurations : 20’21’’ en moyenne à égalité numérique, 3’30’’ en powerplay et 2’11’’ en boxplay. Arrivant en fin de contrat à l’issue de la saison, le natif de Karlstad hésitait à prolonger son bail dans la Cité de Calvin ou à retrouver la Suède. À l’heure de ses lignes, selon le journaliste du Blick Gregory Beaud, il semblerait que Tömmernes ait fait le choix de retourner en Suède, à Frölunda plus exactement, avec un contrat pluriannuel à la clé. Les hésitations du défenseur-star auraient-elles pesé sur le jeu genevois ? Larges leaders de la National League jusqu’à la fin novembre, les Grenats marquent le pas depuis 1 mois (seulement 4 victoires lors de leurs 10 dernières sorties) et ont vu fondre sur eux le HC Bienne qu’ils ne devancent au classement qu’à la différence de buts (36 contre 30). Information de dernière minute : Genève-Servette aurait mis sous contrat l’international tricolore Yohann Auvitu jusqu’au terme de la présente saison. Notons que dans le cas de Tömmernes comme dans celui d’Auvitu le club grenat n’a pas encore officiellement communiqué.
Le classement : Genève-Servette est 1e avec 65 points en 32 matchs (différence de buts : +36)

 

37 comme la production de Michael Špaček (11 buts et 26 assistances en 32 matchs). Le Tchèque d’Ambrì-Piotta (en photo ci-contre) est actuellement le meilleur compteur de la National League (devant les 35 points du Bernois Chris DiDomenico et du Genevois Valtteri Filppula). Après un superbe début de saison (8 victoires après 10 matchs), les Tessinois ont décroché au classement concédant notamment 8 défaites de rang en deux semaines entre fin octobre et début novembre. Néanmoins, les Léventins semblent être en regain de forme en décembre (4 victoires et 2 défaites) et semblent avoir transposé leur dynamique du moment à la Coupe Spengler avec (à l’heure de ces lignes) une qualification directe pour les demi-finales grâces à 2 victoires convaincantes face à Örebro HK (5-2) puis face à IFK Helsinki (7-3). Et ce, au plus grand bonheur des tifosi biancoblu venus en nombre à Davos et qui ont pu entamer leur hymne « La Montanara » dans les travées de la Vaillant Arena.
Le classement : Ambrì-Piotta est 10e avec 40 points en 32 matchs (différence de buts : -6)

 

400 c’est le nombre de minutes de pénalités concédées par Lausanne depuis le début de la saison, ce qui en fait le leader de la National League (devant les 384 minutes infligées à Ambrì-Piotta) et un cumul deux fois supérieur à celui de Fribourg-Gottéron, équipe la moins pénalisée du championnat (201 minutes). Parmi les Lions les plus indisciplinés on retrouve Martin Gernát (47 minutes), Cody Almond (45 minutes) ou encore Miikka Salomäki (44 minutes). Comme les Vaudois ne présentent que la 9e efficacité de la NL boxplay (77,9%), ils encaissent beaucoup de buts à court d’un homme : 27 en 31 rencontres soit 0,87 but par match (seuls Ajoie, Lugano et Kloten font pire). À l’opposé, l’attaque lausannoise ne performe pas (11e attaque de la NL, 12e efficacité en powerplay) et ne permet pas de contrebalancer l’indiscipline chronique. Pour ne rien arranger, le LHC est la pire équipe de la NL pour ce qui est de la réussite aux tirs (8,0%) mais est également l’équipe qui a le plus tiré sur les montants/la barre transversale depuis le début de l’année avec 35. Pour toutes ces raisons, Lausanne reste englué en fond de classement (13e à fin 2022) et voit s’éloigner la possibilité d’une qualification directe pour les playoffs. Afin de secouer son effectif, le General Manager John Fust a décidé d’expédier durant la trêve l’international Letton Ronalds Kenins en prêt à Sierre (en Swiss League) pour une durée indéterminée (!) et a signifié à l’ex-NHLer Richard Pánik que le LHC ne comptait plus sur lui.
Le classement : Lausanne est 13e avec 37 points en 31 matchs

 

1 000 comme le nombre de rencontre disputées par Andres Ambühl (en photo ci-contre) sous la tunique blaugelb de Davos au soir du 22 novembre 2022 face à Gottéron. Dans le détail, le numéro 10 des Grisons a joué 822 matchs pour le HCD en saison régulière, 168 en playoffs et 10 contre la relégation pour un total de 219 buts (le record est détenu par Reto Von Arx de 1004 matchs devrait être battu début 2023). Natif de Davos, Ambühl est un modèle de fidélité (à l’exception d’une saison en Amérique du Nord suivi de deux années à Zurich, il a toujours joué pour le HCD) et de régularité, que l’on peut transposer sous le maillot de la Nati puisqu’à 39 ans (il est né le 14 septembre 1983) il est toujours un cadre de la sélection nationale avec laquelle il a dépassé les 300 sélections. Loin d’être le plus grand (il ne mesure qu’1m76), ni le plus rapide ni plus fort au tir, Ambühl dispose en revanche d’un sens inné du jeu qui le rendent toujours indispensable. Statut que ne peut pour le moment pas revendiquer le coach Christian Wohlwend (en place depuis 5 ans à la tête du HCD), en fin de contrat à l’issue de la saison et qui n’a pas encore été prolongé. L’attitude de Wohlwend lors des derniers playoffs et son caractère bouillonnant seraient notamment en cause. Une bonne performance de Davos pour « sa » Coupe Spengler – qu’il n’a pas gagné depuis 2015 – serait peut-être à même de réconcilier le coach avec ses dirigeants.
Le classement : Davos est 6e avec 50 points en 31 matchs

 

36’680, c’est le montant total – en francs suisses – dont a dû s’acquitter Chris DiDomenico, l’attaquant du CP Berne, depuis son arrivée en Suisse. Cette somme comprend notamment près de 22 000.- pour diverses simulations ainsi que 5 300.- (assortis de 3 matchs de suspension) en octobre pour avoir fait trébucher un arbitre (le joueur dément que le geste ait été volontaire). Au-delà de son côté simulateur, « DiDo » est réputé pour sa hargne, son charisme, son talent offensif et sa forte-tête. Il ne laisse personne indifférent : arbitres, adversaires, supporters et… coachs. Christian Dubé déclarait dans Blick à propos de son ancien attaquant « Oui, dans un monde idéal, on aurait aimé le conserver. Mais attention, tout de même. Tout n’était pas toujours rose avec lui. Contre Lausanne, il n’est pas loin de nous coûter la série. Je le répète, il est extraordinaire. Mais combien de fois cela a brassé entre lui et moi l’an passé ? Il faut aussi le prendre en compte dans l’analyse ». Une dernière anecdote à propos de DiDomenico : buteur et passeur décisif lors de la victoire de Berne lors du derby des Zähringen le 9 novembre dernier, l’ancienne idole de la BCF Arena est allée chambrer le kop Fribourgeois au point que le titre de joueur du match ne lui est pas revenu de manière à éviter tout débordement de la part des supporters des Dragons. Grâce notamment à la vista de « DiDo » (35 points dont 14 buts en 27 matchs), le CP Berne confirme son retour au 1er plan (5e à fin 2022), avec un bilan global positif depuis la prise de poste de Toni Söderholm à la bande : 7 victoires en 12 rencontres et même 6 succès lors des 7 derniers matchs de 2022.
Le classement : Berne est 5e avec 51 points en 32 matchs

Illustrations de Pierre Maillard

 

Bonus spécial Swiss League :
21 comme le nombre d’année passées par le SC Langenthal au deuxième échelon helvétique (avec deux titres de champions en 2011/12 et 2016/17). Mais cette 21e saison sera la dernière puisque les dirigeants du SCL ont indiqué leur club se retirerait du monde professionnel à l’issue de la saison (pour repartir en MyHockey League, le plus haut niveau amateur), faute de ne pouvoir disposer d’une nouvelle patinoire ni de pouvoir faire perdurer une équipe professionnelle dans leur antre vieillissante du Schören. Comme nous l’indiquions dans notre présentation d’avant-saison, la Swiss League est en crise et la défection (malheureusement) prévisible de Langenthal ne fait qu’accentuer la situation précaire de la deuxième division. Et si Winterthur a confirmé sa participation à la Swiss League la saison prochaine, le HC Arosa (club de MyHockey League et candidat à une montée en SL) s’interroge quant à une éventuelle promotion du fait d’un manque de visibilité sur ce que sera la Swiss League en 2022/23 (nombre d’équipes, nombre de matchs, nombres d’étrangers par équipe).
Le classement de Swiss League : 1er Olten (83 points en 33 matchs), 2e La Chaux-de-Fonds (72 pts, 33 m.), 3e GCK Lions (55 points, 33 m.), 4e Thurgovie (52 pts, 33 m.), 5e Viège (51 pts, 33m.), 6e Bâle (45 pts, 32 m.), 7e Sierre (45 pts, 32 m.), 8e Langenthal (44 pts, 32 m.), 9e Winterthur (22 pts, 32 m.) et 10e Ticino Rockets (20 pts, 32 m.).

Les résultats et classements détaillés du championnat de Suisse : http://hockeyarchives.info/Suisse2023.htm

 

Notes : les statistiques mentionnées dans cet article ont été arrêtées au 29/12/2022. Sources : sihf.ch et nlicedata.com