La NHL à mi-saison (2/2) : Avalanche de buts | NHL
Suite du bilan NHL à mi saison : deux divisions ultra offensives, avec une division Nord 100% canadienne aux scores dignes des années 1980, et une division Ouest coupée en deux, avec quelques uns des plus gros favoris au titre…
Rappel : Divisions Centrale et Est
Division Nord
Leader détaché, les Maple Leafs de Toronto confirment leur statut de favori. Après 34 matchs, ils comptent 46 pts, talonnés par Winnipeg et Edmonton. Les Leafs s’appuient sur leur quatuor offensif exceptionnel. Mitch Marner (42 pts), Auston Matthews (22 buts, 39 pts), John Tavares (28) et William Nylander (26 pts) jouent à leur niveau, avec le soutien de Zach Hyman (11 buts, 21 pts) et de l’inattendu vétéran Jason Spezza (19 pts), bien plus productif qu’attendu. Le défenseur Morgan Rielly joue le rôle de la parfaite rampe de lancement avec 22 assistances (25 pts). Dans une division aussi offensive, les Leafs comptent déjà 114 buts en 34 matchs, et tiennent le haut du pavé à la faveur de leur meilleure défense (88). Il faudra toutefois bien mieux que les 89,7% d’arrêts de Fredrik Anderson, qui, à ce stade, performe nettement moins bien que ses remplaçants Jack Campbell et Michael Hutchinson. Ses prestations expliquent en grande parie le petit ralentissement des Leafs, avec seulement quatre victoires en dix matchs… sauf qu’ils ont remporté leurs trois derniers, dont un succès important contre Edmonton.
Sur leurs talons, les Jets de Winnipeg assurent un rythme de croisière avec cinq victoires en dix matchs. Là aussi l’offensive se fait plaisir, avec 114 buts marqués en 35 matchs, et 98 encaissés. Les 91,7% d’arrêts de Connor Hellebuyck demeurent solides, car la défense devant lui n’est pas exceptionnelle. On n’attendait pas trop Neal Pionk en meilleur pointeur chez les arrières (24 pts) loin devant Josh Morrissey (16). L’attaque, donc, porte l’équipe, car les meilleurs joueurs attendus répondent aux attentes. Le centre Mark Scheifele mène la danse avec 40 pts, et on trouve six joueurs au delà des vingt points et des 10 buts : Nikolaj Ehlers (15 buts, 33 pts), Kyle Connor (17 buts, 33 pts), Blake Wheeler (10 buts, 30 pts), Andrew Copp (10 buts, 26 pts) et Paul Stastny (11 buts, 22 pts). Une grande variété, complétée par le nouvel arrivant Pierre-Luc Dubois, auteur de 5 buts et 13 pts en 20 matchs. L’équipe semble homogène et on peut s’attendre à un duel serré en phases finales face à Toronto.
Le troisième favori, c’est Edmonton. Et les Oilers sont particulièrement en forme, avec sept victoires en dix matchs. La meilleure attaque de la division (119 buts en 35 matchs) est aussi la deuxième de la ligue après Tampa Bay. La défense (101) se pose dans la moyenne, mais semble en grande progression ces dernières semaines, sous l’impulsion du vétéran Mike Smith. Le portier canadien signe 91,8% d’arrêts en 17 matchs et a repoussé un faible Mikko Koskinen sur le banc. Clairement, les Oilers iront aussi loin que Smith sera capable de les porter… L’attaque, donc, ne connait pas ces problèmes, car personne n’arrive à stopper Connor McDavid, meneur de la ligue avec 21 buts et 62 pts déjà. Il a repoussé son compère Leon Draisaitl à dix longueurs (19 buts, 53 pts). Et le duo compte une avance dantesque sur le troisième pointeur de l’équipe, le défenseur Tyson Barrie (32 pts), incontestablement le meilleur recrutement d’agent libre de toute la ligue à la récente intersaison… Darnell Nurse l’accompagne et a déjà marqué 11 buts et 26 pts. L’attaque, avec en soutien Ryan Nugent-Hopkins (11 buts, 26 pts), a reçu un renfort bienvenu avec Jesse Puljujarvi. Le Finlandais, exilé en Liiga, a reçu une deuxième chance en NHL et en tire le meilleur parti. Ses 8 buts et 13 pts peuvent sembler modestes, mais son rôle de pivot et d’écran est important. Encore une fois à Edmonton, la densité du banc n’est pas grandiose : l’essentiel de la production vient des deux stars et du jeu de puissance, mais cela devrait suffire pour se qualifier en playoffs. Pour le reste… un banc productif ne ferait pas de mal.
Montréal suit, son élan interrompu par des cas de Covid-19 dans une saison à rebondissements. Après un départ fantastique, le CH a vu ses performances se tasser, revenant en réalité à la normale. Cette régression aura été fatale à l’entraineur Claude Julien, limogé et remplacé par Dominique Ducharme. Le CH et ses 37 pts en 31 matchs campe donc sur sa position, sans réelle avance sur ses poursuivants : quatrième, en dépit d’une semaine de pause forcée. Ce qui a poussé Marc Bergevin à renforcer un effectif jeune avec un centre d’expérience : Eric Staal va rejoindre l’équipe, acquis de Buffalo contre deux choix de draft. Il faudra un délai de quarantaine avant qu’il soit disponible. En attendant, Montréal devra à tout prix obtenir de meilleures prestations de Carey Price (90,3% d’arrêts). Car à ce stade, Jake Allen s’est montré plus solide (92% en 11 matchs) et cela pourrait alimenter la machine à controverses habituelle à Montréal… L’inconstance est de toute façon le cœur de la vie du CH. Meilleur buteur (18) et pointeur (27), Tyler Toffoli apparait comme l’une des meilleures recrues de l’intersaison dans toute la ligue. Le défenseur Jeff Petry fait aussi bien que lui (11 buts, 27 pts). L’attaque, très homogène, compte sept joueurs entre 15 et 21 pts, dont les deux plus jeunes, Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi (20 et 15 pts) et le trio phare Tomas Tatar, Brendan Gallagher et Philip Danault – qui ne compte cependant que 2 buts. Josh Anderson, signé à prix d’or, répond présent avec 11 buts. On notera aussi la prestation remarquable de Joel Edmundson en défense, dont le ratio de +24 offre un contraste spectaculaire avec ses coéquipiers. Montréal n’est pas à l’abri d’un échec cuisant dans la deuxième moitié de saison, et ne devra pas lambiner en route.
Derrière, les Flames de Calgary affichent un bilan en dessous de la moyenne, et ne parviennent pas à recoller au peloton de tête. L’entraîneur Geoff Ward en a fait les frais et a été limogé, au profil de Daryl Sutter. L’ancien coach des Kings est un vieux de la vieille, et pas avare de piques sur ses propres joueurs… Atroces en déplacement, les Flames peinent à marquer (95 buts en 36 matchs) et leur défense ne compense pas (107). La recrue de l’intersaison, le gardien Jacob Markström, peine à confirmer (90,4%) et son remplaçant David Rittich, all-star l’an dernier, n’est guère meilleur (90,8%). Le duo est très mal défendu par une défense fébrile. Offensivement, le bilan est plutôt homogène. Elias Lindhom mène l’équipe avec 22 assistances et 30 pts, devant Johnny Gaudreau (13 buts, 26 pts) et le rugueux Matthew Tkachuk (26 pts). Sean Monahan ne brille guère, avec seulement 7 buts et 22 pts. Seul Andrew Mangiapane a atteint les dix buts derrière ces vedettes. La faiblesse de l’équipe laisse peu de chances à un retour vers le top-4, tant elle alterne les séries de victoires comme de défaites.
Le constat est similaire pour Vancouver. Les Canucks ne comptent que 35 pts en 37 matchs, soit encore à portée de Montréal (37)… qui compte six matchs de moins. Mais les 120 buts encaissés par les coéquipiers d’Antoine Roussel constituent un énorme handicap. Braden Holtby ne joue pas du tout au niveau attendu (3,57 buts encaissés, 89,4% d’arrêts en 12 matchs), et ne parvient pas à relayer Thatcher Demko, qui lui performe correctement (91,7% en 25 matchs). La défense est donc une catastrophe : si Quinn Hughes produit en attaque (28 pts), son positionnement défensif est souvent discutable, et les prestations de ses équipiers sont pires. L’attaque est par ailleurs limitée : 100 buts, mais principalement de Brock Boeser (16 buts, 33 pts), JT Miller (29 pts), Bo Horvat (14 buts, 27 pts) et Elias Pettersson (10 buts, 21 pts). Hormis le rookie Nils Höglander et ses 16 pts, le reste du banc est totalement transparent. Les lignes 3 et 4 apparaissent plutôt plombantes, dominées en possession et incapables de marquer. Antoine Roussel est par exemple cantonné à 1 but et 3 passes en 33 matchs, loin du rendement attendu – et il est loin d’être le seul dans ce cas. Insuffisant pour viser mieux… en dépit de meilleurs résultats en mars.
Dernier du groupe, comme attendu, Ottawa assure le spectacle. Sa jeune équipe est une défense passoire (135 buts encaissés en 36 matchs), mais l’attaque, avec 94 buts, est finalement du même niveau que Calgary. Surtout, les résultats médiocres du début de saison commencent à disparaitre avec une fiche de 4-3-3 sur les dix derniers matchs. Cela correspond à de meilleurs résultats dans les cages, avec notamment l’inattendu Filip Gustavsson, incroyable sur ses trois premières apparitions, ainsi que l’ancienne star NCAA Joey Daccord (89,7%). Le titulaire habituel, Matt Murray, ne tourne qu’à 3,84 buts encaissés et 88% d’arrêts… Bref, la défense n’assure pas le job, et les choix tactiques de l’entraîneur DJ Smith intriguent dans une saison déjà perdue – pourquoi autant de temps de jeu pour Erik Gudbranson, catastrophique depuis le début ?. Heureusement, il reste des raisons de regarder les Senators. Brady Tkachuk (11 buts, 22 pts), devance Drake Batherson (11 buts, 21 pts) et le défenseur Thomas Chabot (21 pts). La révélation reste l’Allemand de 19 ans Tim Stützle, candidat au trophée Calder avec ses 6 buts et 19 pts en 33 matchs. La progression de Josh Norris, Colin White ou du défenseur Artyom Zub sont d’autres motifs d’espoir. Les Senators ont de l’avenir.
Division Ouest
Avec sept victoires en dix matchs, Vegas domine la division… de peu, tant son duel épique avec Colorado fait saliver en vue des playoffs. Les Golden Knights comptent 47 pts en 32 matchs, avec une défense de fer (74). Marc-André Fleury a renvoyé Robin Lehner sur le banc, avec 24 matchs joués contre 7. Il faut dire que le Québécois est exceptionnel cette saison, avec 2,06 buts encaissés et 92,7% d’arrêts, pour une saison digne du trophée Vezina. Ce côté rassurant derrière permet à toute l’équipe de s’exprimer. Mark Stone mène les 104 buts marqués avec 12 buts et 39 pts, loin devant Max Pacioretty (18 buts, 33 pts). Jonathan Marchessault et William Karlsson suivent avec 23 pts en deuxième ligne, et Alex Tuch (13 buts)-Chandler Stephenson en comptent 21 et 20 en troisième ligne. Bref, de l’équilibre devant, un Shea Theodore rampe de lancement depuis la défense (25 pts)… tout roule pour Vegas, forteresse à domicile avec 13 victoires pour seulement 3 défaites.
Sur les talons, l’Avalanche du Colorado et ses 113 buts en 33 matchs, pour seulement 75 encaissés. Avec 46 pts et 8 victoires en dix matchs (deux défaites après le temps réglementaire), les coéquipiers de Nathan MacKinnon ont battu Vegas 5-1 avant de s’incliner en prolongation au match suivant. Ils ont notamment signé une série de sept victoires consécutives en mars. MacKinnon (10 buts, 36 pts) est toutefois devancé par un Mikko Rantanen de feu (19 buts, 39 pts), avec un banc dense et efficace. Gabriel Landeskog (11 buts, 29 pts), Nazem Kadri (10 buts, 25 pts), Joonas Donskoi (12 buts) et Brandon Saad (10) ont passé le plateau symbolique des dix unités. La défense n’est pas en reste : Samuel Girard (26 pts), Devon Toews (19) et Cale Makar (19) alimentent en caviar des joueurs qui ne demandent que cela. En fond de banc, Pierre-Edouard Bellemare connait une saison plus compliquée, avec quatre buts et aucune assistance en 30 matchs. Enfin, cette défense imperméable doit beaucoup au gardien le plus utilisé de la ligue : Philipp Grubauer, 28 matchs pour 1,73 buts encaissés et 93% d’arrêts tutoie le trophée Vezina. Il n’a laissé que des miettes à ses remplaçants : Hunter Miska (5) et le nouvel arrivant Jonas Johansson (1) n’ont il est vrai pas brillé. Ce poste stratégique est suspendu à Grubauer : s’il se blesse ou craque, personne ne le relaiera.
La troisième équipe en forme, c’est… Minnesota. Le Wild a gagné 8 de ses 10 derniers matchs, dont 3 de suite après deux défaites contre l’Avalanche (ce qui suivait 5 victoires de suite). La clé, ce sont les 78 buts encaissés seulement. Cam Talbot (92,5%) a en effet trouvé un parfait compère avec Kaapo Kähkönen (92,1%) : le rookie Finlandais compte même 17 matchs joués contre 16. Cette prestation défensive, autour de Jonas Brodin (15 pts), Ryan Suter (12) et Matt Dumba (11) doit beaucoup à la rigueur de ses attaquants. L’offensive n’a certes marqué que 94 buts, mais la pépite attendue mène la danse. Kirill Kaprizov mène tous les rookies de la NHL avec 11 buts et 27 pts, et n’est devancé aux assistances (16) que par le défenseur des Devils Ty Smith (17). Bref, le favori au Calder, meilleur marqueur de l’équipe, brille, et son entente avec le petit Norvégiens Mats Zuccarello (21 pts) régale. Le grand ailier Jordan Greenway (20) suit, avec l’autre buteur Joel Eriksson Ek (11 buts) et Marcus Foligno (16 pts) en soutien. Le reste du banc est homogène entre 10 et 15 pts. Avec 43 pts en 32 matchs, le Wild reste en embuscade et ne s’annonce pas un cadeau facile au futur deuxième.
Et le trio de tête s’échappe, car le quatrième favori, les Blues de St. Louis, s’effondre. Les Blues n’ont gagné que 2 matchs sur 10 et sentent Arizona dans leur dos. Il faut dire que la défense est en grande difficulté, avec déjà 113 buts encaissés en 35 matchs… Ni Jordan Binnington (90,3% en 26 matchs) ni Ville Husso (88,5% en 11 matchs) ne parviennent à rassurer une défense clairement orpheline d’Alex Pietrangelo. Torey Krug (18 pts), Justin Faulk (13) et Vince Dunn (12) peinent à apporter le surnombre. Offensivement, le vétéran David Perron est l’inattendu meilleur marqueur (12 buts, 34 pts) juste devant le capitaine Ryan O’Reilly (12 buts, 33 pts). Puis, Brayden Schenn (12 buts, 24 pts) et le jeune Jordan Kyrou (10 buts, 24 pts) complètent la liste des joueurs à dix buts ou plus. Ils sont bien seuls, car les lignes 3 et 4 produisent peu, à commencer par Mike Hoffman (8 buts, 20 pts) dont le staff attendait mieux. Ce manque de banc n’a pas été aidé par les blessures. Vladimir Tarasenko est à peine de retour et offre une bouffée d’oxygène après une énième blessure à l’épaule (2 buts, 7 pts en 11 matchs), mais il manque clairement de compétition. Jaden Schwartz figure parmi les joueurs critiqués, lui qui n’a marqué que 2 fois en 20 matchs. Bref, les Blues doivent vite réagir, sous peine d’une grave désillusion.
Cinquième, Arizona est revenu dans la course à la faveur de trois victoires consécutives, avec 37 pts en 35 matchs. Le tout avec une différence de buts négative (103 buts encaissés, 92 marqués). Les gardiens ne sont pas du tout en cause, avec 91,3 à 92% de moyenne d’arrêt pour Antti Raanta, Darcy Kuemper et Adin Hill, qui se sont partagés les cages. Ils sont cependant peu protégés dans une équipe assez médiocre derrière Jakob Chychrun (22 pts) et Oliver Ekman-Larsson (16). Les vétérans Alex Goligoski et Niklas Hjalmarsson ne portent pas vraiment le jeu vers l’avant. L’attaque doit donc s’exprimer autrement, un seul trio tirant réellement son épingle du jeu : Clayton Keller (11 buts, 28 pts), Phil Kessel (14 buts, 26 pts) et Conor Garland (26 pts). Christian Dvorak suit avec 11 buts, mais cela reste très faible derrière. Les Coyotes ont encore une chance de playoffs car St. Louis s’écroule, mais les chances restent modestes, et l’équipe apparait très loin de rivaliser avec les trois premiers.
Décroché mais avec des matchs en retard, les Kings de Los Angeles sont à la peine, avec un bilan négatif depuis dix matchs. Si la défense verrouille plutôt bien (90 buts encaissés en 32 matchs), l’attaque est particulièrement faible, avec seulement 91 buts. Dans les cages, le jeune Cal Petersen a mis un pied sur le poste de n°1, avec 92,3% d’arrêts en 18 matchs : remarquable, là où Jonathan Quick, en fin de carrière, ne signe que 89,4% en 15 rencontres. Le duo profite d’un Drew Doughty retrouvé en défense – ainsi que sur son apport offensif (7 buts, 27 pts). Il mène la ligue en temps de jeu, d’autant qu’il est peu aidé par une collection d’arrières peu expérimentés, tels Matt Roy, Sean Walker, le prometteur rookie Mikey Anderson, par exemple. Offensivement, les Kings bénéficient d’une saison brillante d’Anze Kopitar (37 pts, dont 29 assistances) qui alimente en caviars Dustin Brown (14 buts) et Adrian Kempe (12 buts). Le banc n’est malheureusement pas très fourni, entre vétérans peu productifs (Jeff Carter, Andreas Athanasiou) et rookies en apprentissage (Jared Anderson-Dolan, Gabriel Vilardi). L’avenir est cependant très prometteur car ce renouvellement d’effectif vaut aussi en AHL, avec pléthore de jeunes talents au potentiel considérable. L’avenir est rose à Los Angeles.
En bas de tableau, San Jose n’y arrive pas. Exilés dans l’Arizona en début de saison faute d’avoir le droit de jouer dans leur patinoire, à cause de réglementations du comté de Santa Clara, les Sharks trainent leur misère. Leurs 115 buts encaissés en 33 matchs ferment la marche, la faute à un duo de gardien qui alterne les gros matchs et les catastrophes. Devan Dubnyk (89,8%) et Martin Jones (89,7%) sont les fantômes de leur gloire passée, et c’est un peu pareil de leurs trois défenseurs d’expérience, Brent Burns, Erik Karlsson et Marc-Edouard Vlasic. Les trois hommes peinent dans leur positionnement défensif, et leur apport en attaque est bien loin des attentes (respectivement 18, 13 et 5 pts). L’attaque se débrouille à peu près toute seule avec 91 buts, grâce à trois joueurs à plus de dix buts : Evander Kane (14 buts, 30 pts), le capitaine Logan Couture (14 buts, 23 pts) et Tomas Hertl (10 buts, 20 pts). Timo Meier en revanche ne parvient pas à trouver la cible (6 buts, 21 pts), là où Kevin Labanc connait une saison correcte (8 buts, 20 pts). Le souci, c’est que le banc, rajeuni, produit assez peu : pas plus de 5 buts… Y compris pour Patrick Marleau, 2 buts seulement, qui vient de s’installer en 2e de l’histoire en nombre de matchs joués. Il devrait dépasser Gordie Howe en avril pour devenir le joueur avec le plus de matchs NHL en carrière, lui qui n’a pas manqué une rencontre depuis plus de onze ans ! Ce sera sans doute le seul moment de gloire de Sharks cette saison, à moins que le vétéran ne soit échangé d’ici là…
Bon dernier, avec seulement trois succès en dix matchs, Anaheim est un trou noir offensif, avec 81 buts en 36 matchs. La défense ne fait guère mieux (118 buts), et ne peut même pas compter sur John Gibson, méconnaissable (89,7% d’arrêts). Il faut dire que la défense devant lui ne brille pas. Kevin Shattenkirk (13 pts) et Cam Fowler (15 pts), les plus expérimentés, ne suffisent pas à compenser la faiblesse des autres paires. L’attaque manque elle aussi de réalisme, avec une opération rajeunissement de grande ampleur. Rickard Rakell mène le classement des pointeurs (22 pts), et deux joueurs ont atteint les 10 buts : le vétéran Adam Henrique (10 buts, 16 pts) et le jeune Maxime Comtois, révélation de la saison (10 buts, 21 pts). En revanche, Ryan Getzlaf (15) et Jakov Silfverberg (13) sont aux abonnés absents. Les meilleurs espoirs sont donc lancés aux lions et apprennent sur le tas, avec son lot d’erreurs. On devrait vite voir progresser les Troy Terry, Max Jones, Isaac Lundeström, Sam Steel et les juniors Trevor Zegras et Jamie Drysdale. Du moins, les Ducks l’espèrent…